Newsletter du 3 mars 2023

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Comité de rédaction : Guillaume Klossa, Isabelle Négrier et Laura De Almeida

Bonne lecture européenne !

Démocratie et État de droit

BAKHMOUT : UN REPLI UKRAINIEN EST À CRAINDRE

Dans l’est de l’Ukraine, la ville de Bakhmout est un point stratégique pour le contrôle de la région du Donbass. Le colonel général Oleksandr Syrskyi, fait état de la situation « extrêmement tendue », « L’ennemi a envoyé à l’attaque les unités les mieux préparées (du groupe paramilitaire) Wagner qui tentent de percer la défense de nos troupes et d’encercler la ville ». Avant le conflit, il y a un an, la ville comptait 70 000 habitants, il en reste aujourd’hui plus que 5 000 dont une centaine d’enfants.

Le président Zelenksy a admis que les forces ukrainiennes sont en grande difficulté. En cause, la Russie enverrait un nombre de soldats immense, malgré leur risque quasi-certain de mourir, simplement pour s’emparer de la ville. Bakhmout est davantage symbolique que stratégique. Ce qui différencie ce combat des autres, c’est la position des soldats ukrainiens qui n’avancent pas car encerclés par les russes qui sont : « présents depuis très longtemps avec leur République séparatiste. Ils peuvent se ravitailler en armes, en nourriture, en munitions, et même en combattants ».

À cela s’ajoute le manque de munitions du côté ukrainien qu’il faut alors économiser, un soldat sur place explique : « On ne les utilise que lorsqu’il y a de grands groupes d’ennemis ou pour cibler des objets très importants. C’est seulement là qu’on nous autorise à tirer ». Une situation d’autant plus difficile à vivre et qui laisse penser que la victoire russe est proche : « On tente de ralentir l’attaque russe, mais ils avancent… On devra sans doute battre en retraite ».

ORION : LE PLUS GRAND EXERCICE MILITAIRE DE LA FRANCE DEPUIS LA FIN DE LA GUERRE FROIDE

Du 25 février au 11 mars, la France a lancé son exercice « ORION ». L’armée n’avait pas mené d’exercice d’une telle ampleur depuis plus de vingt ans et 7 000 militaires sont concernés. ORION doit permettre à l’armée française de se préparer à un conflit de haute intensité contre un État ennemi de force égale. Les soldats sont entraînés à toutes les composantes possibles : terre, mer, air, cyber, spatial. Cet exercice a trouvé pour sa campagne une série de partenaires européens dont l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique, l’Italie et l’Espagne, ainsi que les États-Unis.

Pour le colonel Yann, officier de marque de la phase 2 de ORION, au commandement pour les opérations interarmées : « C’est une démonstration de notre savoir-faire et de la crédibilité de nos états-majors, il est là pour bien montrer notre excellence, notre capacité à organiser sur le territoire national un exercice de grande ampleur et qui reflète la réalité des opérations ». Cet exercice fait officiellement suite à : « la dégradation des relations internationales, à la conflictualité dans l’ensemble des champs et des milieux avec des affrontements physiques et immatériels ».

Cet exercice met en œuvre une idée développée depuis 2020, mais tout le monde garde en tête l’image d’une préparation à une guerre potentielle contre la Russie. Toutefois, la guerre en Ukraine n’a pas eu d’influence sur le programme de l’exercice, mais a renforcé les premières constations faites par l’État-major entre 2020 et 2021, lors de l’élaboration de l’exercice. « Le conflit en Ukraine nous réapprend la guerre de haute intensité », souligne le général Nicolas Le Nen.

LA CHINE : NOUVEL ARBITRE DU CONFLIT UKRAINIEN ?

Ce 24 février, un an jour pour jour après le début de la guerre en Ukraine, Pékin a publié un document composé de 12 points pour arriver à des pourparlers entre Moscou et Kiev. Ce positionnement de la Chine a fait réagir la communauté internationale y voyant une manière pour Pékin de devenir le nouvel arbitre du conflit. Le document appelle au respect de la souveraineté des pays, de mettre fin aux hostilités, ainsi que des clauses concernant les États-Unis et l’Occident. Notamment sur les questions de sanctions unilatérales qui représentent pour Pékin une mentalité de la guerre froide. « Nous sommes du côté de la paix et du dialogue. C’est le bon côté de l’histoire. La Chine souhaite partir de ce document et travailler avec le reste du monde pour contribuer au règlement politique de la crise », a déclaré Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Toutefois, cette position d’arbitre est loin de faire l’unanimité, pour le chef de l’OTAN, Jens Stoltenberg : « La Chine n’a pas beaucoup de crédibilité parce qu’elle n’a pas été en mesure de condamner l’invasion illégale de l’Ukraine. Elle a aussi signé, quelques jours avant l’invasion, un partenariat illimité avec la Russie ». De plus, la position de la Chine en tant qu’alliée de la Russie l’élimine d’office pour l’Occident.

Du côté russe, le document chinois mérite d’être étudié, mais Moscou insiste pour que Pékin reconnaisse l’annexion russe de quatre régions ukrainiennes. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov indique : « Tout effort qui contribue à amener ce conflit sur une voie pacifique mérite l’attention. Nous considérons le plan de nos amis chinois avec une grande attention » mais « c’est un long processus. Pour l’instant, nous ne voyons pas les prémisses pour que cette affaire puisse emprunter une voie pacifique ». De son côté, le président Zelensky pense qu’il est « nécessaire de travailler » avec la Chine et prévoit une rencontre avec le président Xi Jinping.

Europe Géopolitique et Économique

NAUFRAGE D’UN BATEAU DE MIGRANTS EN ITALIE : CRISTALLISATION DES DISCORDANCES SUR LA QUESTION MIGRATOIRE

Ce lundi 27 février, un nouveau drame a eu lieu aux portes de l’Italie. Un bateau ayant à son bord entre 150 et 180 migrants a fait naufrage à 150 mètres des côtes de Crotone, au moins 60 morts sont à déplorer. Cette île, située à environ cent kilomètres des côtes tunisiennes est en train de devenir la nouvelle Lampedusa. La région de Calabre symbolise, pour tous les migrants arrivant d’Afrique du Nord, une porte d’entrée privilégiée vers l’Europe.

Le journal italien La Stampa, veut mettre la lumière sur la situation critique des migrants, et particulièrement dans ce cas, des enfants « morts en tentant de survivre aux frontières d’une Europe trop cynique ». Malgré une émotion vive dans le pays et principalement dans la région touchée qui a observé le 28 février un jour de deuil, à Rome l’indifférence persiste. Le ministre de l’intérieur, Matteo Piantedosi, met en avant la responsabilité des migrants dans leur propre mise en danger et surtout des parents : « le désespoir ne doit jamais justifier les conditions de voyage qui mettent en danger la vie de ses propres enfants ». L’opposition n’a pas tardé à se faire entendre, jugeant le gouvernement de Giorgia Meloni d’une « rare inhumanité » face à cette tragédie. Plus choquant encore pour le groupe démocrate, la majorité au pouvoir parle de la question migratoire comme d’une « mini-croisière, de migrants qui viennent en vacances, qui cherchent à se faire un petit voyage en mer comme ça, comme s’il s’agissait d’un voyage pour s’amuser ».

De son côté, Ursula von der Leyen est « profondément attristée » par ce naufrage. Cependant, l’Union européenne poursuit sont renforcement des frontières, surtout en Grèce. En effet, à la suite du séisme en Turquie, la peur de voir arriver des milliers de réfugiés accélère les craintes des pays ayant des côtes proches de celle-ci. La question migratoire est bien loin d’être réglée, notamment si les aides humanitaires ne répondent pas suffisamment aux besoins des pays sinistrés par les conflits et les catastrophes naturelles.

BREXIT : NOUVEL ACCORD ENTRE L’UE ET LE ROYAUME-UNI SUR LE STATUT IRLANDAIS

Bruxelles et Londres sont parvenus à un compromis, ce lundi 27 février, amendant le protocole nord-irlandais, mis en place dans le cadre du Brexit, en 2020. Celui-ci prévoyait un contrôle des marchandises entre l’Irlande et le Royaume-Uni à leur arrivée en Irlande du Nord, afin d’éviter le retour d’une frontière terrestre entre les deux Irlande. Ce nouvel accord a pour objectif principal de « réduire la bureaucratie et les dysfonctionnements entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord après le Brexit ».

Plus en détails, le cadre de Windsor a mis en place deux voies, une verte, pour les marchandises échangées entre le Royaume-Uni et l’Irlande du Nord, nécessitant moins de paperasse puisqu’en dehors de l’Union. Une autre voie, la rouge, pour les échanges entre l’UE et la République d’Irlande qui auront des contrôles douaniers dans les ports d’Irlande du Nord.

Le « Stormont break » est le point incontournable de l’accord. Ce mécanisme d’urgence est un frein du Royaume-Uni. En somme, il sera possible pour le pays de poser son veto à une législation européenne qui s’appliquerait au commerce d’Irlande du Nord. Le Stormont break s’appuie sur un système déjà mis en place “qui permet à un groupe d’au moins 30 membres de l’assemblée législative [nord-irlandaise] de bloquer de nouvelles lois à moins qu’elles ne bénéficient d’un consentement intercommunautaire”. Au final, moins de 3% des lois européennes sont encore en vigueur en Irlande du Nord.

LE G20 FINANCES : ÉCHEC D’UN ACCORD SUR L’UKRAINE

Les ministres des finances du G20 se sont réunis les 24 et 25 février en Inde. Leur objectif, trouver des solutions communes aux défis économiques que rencontrent leurs pays, dans un contexte de crise inflationniste et de conflit. Toutefois, la discussion a rapidement tourné à la question de l’Ukraine. À la veille de la réunion, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont appuyé leur volonté d’une déclaration mentionnant explicitement l’Ukraine. Pour Bruno le Maire, il fallait suivre la lignée de la déclaration de Bali, en novembre 2022 où « la plupart des États du G20 ont condamné fermement la guerre en Ukraine. Nous nous opposerons à tout recul ». Le chancelier Scholz a aussi rappelé au G20 de ne pas relâcher la pression sur la Russie.

L’Inde, à la présidence de ce G20, a publié un résumé des deux jours deux réunions. Le document indique que « la plupart des membres ont fermement condamné la guerre en Ukraine avec différentes évaluations de la situation et des sanctions ». Les deux paragraphes mentionnant l’Ukraine n’ont pas été approuvés par les ministres chinois et russe, soulignant que leur rôle ici était de « traiter des questions économiques et financières ».

Suite à cela, le ministre des Affaires étrangères russe s’en est pris aux occidentaux, qui selon lui, ont « déstabilisé » cette rencontre. Les mots de Moscou sont forts, accusant les États-Unis et l’Union européenne de vouloir imposer un « diktat » à travers ce communiqué commun sur l’Ukraine. Pour les autorités russes, « le G20 doit rester un forum économique plutôt que d’empiéter sur la sphère de la sécurité ».

Green Deal

LA CONTAMINATION DU SIÈCLE : 17 000 SITES EUROPÉENS TOUCHÉS 

Une contamination gigantesque aux polluants quasi-indestructibles, c’est ce que vient de révéler l’enquête « Forever Pollution Project ». Les PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkylées, sont présentes dans un nombre important d’objets : allant des poêles aux implants médicaux, tapis, prothèses, peinture, batteries et autres. Ils sont donc utilisés en grande majorité dans l’industrie, ce sont des composés de synthèses inventés dans les années 1940 afin de résister à l’eau et à la chaleur. Les PFAS sont indestructibles dans la nature et peuvent se déplacer sur une distance très longue.

Lors de cette enquête, des « milliers de prélèvements environnementaux » ont été réalisés afin de construire une cartographie européenne des sites contaminés ou susceptibles de l’être. « D’après notre estimation prudente, l’Europe compte plus de 17 000 sites contaminés à des niveaux qui requièrent l’attention des pouvoirs publics (au-delà de 10 nanogrammes par litre). La contamination y atteint des niveaux jugés dangereux pour la santé par les experts que nous avons interrogés (plus de 100 nanogrammes par litre) dans plus de 2 100 hotspots ». Les usines utilisant les PFAS sont situées en majorité en Allemagne, où il y a eu un important développement de la chimie industrielle, ainsi qu’en France, où plus de 200 usines sont concernées.

Un projet ayant pour objectif de supprimer l’utilisation de ces composants a été déposé auprès de l’Agence européenne des produits chimiques. Il est appuyé notamment par l’Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas, la Suède et la Norvège. La France à elle présenté son « plan d’action » au niveau national. En Belgique, la situation est la plus critique, plus de 70 000 personnes vivant à 15 kilomètres d’une usine 3M (américaine) ont reçu des informations pour procéder à un test sanguin, pour détecter la présence de PFAS. Le site devra être assaini par la société : « pour un investissement de 571 millions d’euros. Elle a également annoncé son intention d’abandonner la fabrication de PFAS et de s’efforcer de mettre fin à l’utilisation de PFAS dans l’ensemble de son portefeuille de produits d’ici à la fin de 2025 »

« ALLIANCE DU NUCLÉAIRE » : UNE DIVISION DE PLUS SUR LA QUESTION ÉNERGÉTIQUE EUROPÉENNE ?

Mardi 28 février a eu lieu une réunion informelle des ministres de l’Énergie. Lors de celle-ci, 11 États membres ont lancé l’initiative pour une « alliance du nucléaire ». La France est aux commandes de ce projet pour promouvoir l’atome en tant que source basse en carbone pour la production d’hydrogène. L’alliance regroupe la Bulgarie, la Croatie, la République techèque, la Hongrie, la Finlande, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie. « Mais la France espère encore élargir le cercle avec la participation de certains États baltes, l’Italie ou encore la Belgique ».

Toutefois, cette initiative s’ancre dans un contexte de divisions européennes. En effet, la directive sur les énergies renouvelables est en cours de discussions à Bruxelles. « La France bataille contre l’Allemagne et l’Espagne pour que l’hydrogène bas carbone, produit à partir d’électricité nucléaire, soit placé à égalité avec l’hydrogène renouvelable, issu d’électricité solaire, éolienne ou hydraulique ».

Cette lutte a commencé il y a un mois, lorsque la Commission a proposé de « considérer comme « vert » l’hydrogène produit notamment à partir du nucléaire ». Cette initiative encore française, n’a pas progressé, malgré un fort lobbying, de nombreux pays s’y opposent. Frans Timmermans, le vice-président exécutif de l’institution en charge du climat, est également contre et estime que « l’hydrogène renouvelable doit être produit à partir de sources renouvelables ». L’accord sur la directive est attendu le 29 mars, mais les nombreux débats pourraient repousser cette date.

Numérique

MOBILE WORLD CONGRESS : LE NUMÉRIQUE À L’HONNEUR À BARCELONE

L’ouverture de ce salon a été marquée par le discours de la directrice générale d’Orange, Christel Heydemann : « Les vents contraires pour notre industrie en Europe n’ont peut-être jamais été aussi forts (…) parce que les investissements massifs dans les réseaux – près de 600 milliards d’euros en Europe au cours de la dernière décennie ! – se révèlent difficiles à monétiser ». Ce qui se joue est une véritable lutte entre opérateurs télécoms et les groupes du numérique. En effet, la multiplication gigantesque du nombre de données, générées par les grands groupes (GAFAS : Google, Apple, Facebook, Amazon) sont tels, que les opérateurs doivent investir de plus en plus dans leurs réseaux. Tandis que, la régulation et la concurrence empêche les opérateurs télécoms de générer les bénéfices nécessaires à leur développement.

Lors de ce Congrès, la 6G a été mise à l’honneur, prévoyant son émergence pour 2030. Cependant, pour de nombreux secteurs ce sujet est déjà au cœur de leur développement depuis quelques années. L’Agence spatiale européenne, à travers son chef de la division des futurs projets télécoms, a déjà envisagé la 6G : « avec cela, nous construisons un satellite expérimental, un peu comme un laboratoire qui, au lieu d’être au sol, est en orbite afin que nous puissions le tester de manière réaliste avec les réseaux terrestres ». La 6G permettrait de multiplier par dix la vitesse de transmission des données, tout en diminuant la consommation d’énergie, pour un avenir numérique plus vert.

CONSTELLATION IRIS2 : POUR DES COMMUNICATIONS ULTRA SÉCURISÉES DANS L’UE

Après 9 mois de négociations, le commissaire Thierry Breton est parvenu à lancer le projet de la constellation satellitaire IRIS2. L’objectif est de permettre aux États membres de l’Union d’avoir une souveraineté technologique et « un accès garanti à une communication ultra sécurisée, globale, autonome et qui réponde à leurs besoins opérationnels », « On le vit tous les jours en Ukraine, la connectivité par les satellites LEO dans des zones de conflit est absolument cruciale. C’est un élément désormais déterminant des théâtres d’opération. C’est une capacité essentielle – il faut bien dire les choses – que l’Europe n’a pas et que fournira IRIS² ».

Le projet devrait couter 6 milliards d’euros, dont près de la moitié vient du budget de l’UE, auquel il faut additionner les 750 millions d’euros de l’Agence spatiale européenne. L’autre moitié du budget doit être apportée par des financements privés. La mise en place d’IRIS2 va débuter dès la fin de l’année 2024 avec la livraison des premiers services, avant une pleine fonctionnalité prévue pour 2027.

La constellation d’IRIS2 sera composée de centaines de satellites placés sur différentes orbites et bien plus résistante aux cyberattaques. L’Union souhaite surveiller le trafic dans l’espace et depuis l’espace. Ce projet vient compléter le système de positionnement Galileo, ainsi que Copernicus, qui permet d’observer la Terre. Comme le souligne le Commissaire : « C’est un grand pas pour notre résilience et un saut de géant pour notre souveraineté technologique ».

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