Newsletter du 17 février 2023

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Comité de rédaction : Guillaume Klossa, Isabelle Négrier, Stéphane Cossé et Laura De Almeida

Bonne lecture européenne !

Démocratie et État de droit

TOURNÉE EUROPÉENNE DU PRÉSIDENT ZELENSKY

En ce début de mois de février, pour la seconde fois depuis le début de la guerre, le Président Zelensky a rendu visite à des dirigeants alliés. Après le président Biden et le Congrès Américain en décembre, c’est au tour de ses homologues européens. Ce mercredi 8 février, le président ukrainien est d’abord allé à Londres, où il a pu discuter avec le Premier ministre Rishi Sunak. Dans la même journée, il s’est ensuite rendu le soir à l’Élysée, où l’attendaient le Président Emmanuel Macron, ainsi que le Chancelier allemand, Olaf Scholz. Puis, le jeudi 9 février, Roberta Metsola, Présidente du Parlement européen l’a accueilli à Bruxelles, où il a également rencontré Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission et Charles Michel, Président du Conseil.

À Londres, le président Zelensky a pressé Rishi Sunak de fournir à l’Ukraine afin d’obtenir son engagement dans l’envoi des chars lourds. La réponse du premier ministre a été positive mais sans donner plus d’informations : « Rien n’est exclu », et il a évoqué la possibilité de former des pilotes de chasse : « aux normes de l’Otan ».

À Paris, Zelensky a ouvert cette rencontre en affirmant que : « La France et l’Allemagne peuvent changer la donne et c’est comme cela que je vois nos discussions aujourd’hui ». Toutefois, du côté français, comme allemand, la question des avions reste un sujet tabou, les deux chefs d’Etat ne voulant pas trop s’avancer, ont simplement assuré la poursuite de leur soutien. Il a été question notamment, de l’envoi de matériel de défense : même si les avions ne sont pas annoncés, les chars, eux, devraient arriver dès le mois de mars.

À Bruxelles, lors de sa visite au Parlement, Volodymyr Zelensky a prononcé un discours avec un double message. D’un côté, il exprime sa gratitude pour l’aide indéfectible que les pays européens apportent à l’Ukraine. Mais il insiste également en appelant à davantage d’aide, notamment d’armes, soulignant que les ukrainiens défendent leur pays mais aussi l’Union européenne et ses valeurs, tandis que la Russie tente de détruire le « mode de vie » européen.

MOLDAVIE : UNE ATTAQUE RUSSE EN PRÉPARATION ?

Ce lundi 13 février, la Présidente moldave, Maia Sandu, a pris la parole quant à la situation du pays face à la menace persistante de la Russie qui s’intensifie, avec un survol de missile russe au-dessus du territoire moldave la semaine dernière. Elle a également révélé l’existence d’un plan russe. En effet, la Russie pourrait tenter de renverser le gouvernement actuel : « la Russie de comploter pour renverser le gouvernement pro-UE du pays par des actions violentes déguisées en manifestations de l’opposition ». Maia Sandu a d’ailleurs indiqué qu’un renforcement de la sécurité du pays était en cours.

À cette insécurité, s’ajoute le chantage de la Russie sur l’énergie, « qui a diminué de moitié ses livraisons en gaz ». La Moldavie, déjà chamboulée par l’arrivée massive de réfugiés et la montée de l’inflation, est l’un des pays les plus pauvres du continent. La crise énergétique en a entraîné une autre, politique, puisque la première ministre Natalia Gavrilita a dû démissionner il y a quelques semaines.

La menace russe resserre son étau notamment grâce à une région sécessioniste en Transnistrie, reconnue par aucun pays. Ce territoire est coincé entre l’Ukraine et la Moldavie mais peuplée de 200 000 personnes, avec une grande majorité de russophones. La Russie y a donc installé un important stock de munitions mais également des forces terrestres, environ 1 500 soldats. Pour le chef des renseignements moldaves, Alexandru Musteata : “La question n’est pas de savoir si la Fédération de Russie entreprendra une nouvelle avancée vers le territoire moldave, mais quand elle le fera”.

Le lendemain de l’annonce de la Présidente moldave, le pays a fermé pendant deux heures son espace aérien, de 11h24 à 14h47. Les raisons officielles n’ont pas été révélées, toutefois, les médias locaux indiquent la possibilité d’un vol de drone étranger non autorisé.

ÉLECTION À CHYPRE : UN NOUVEAU PRÉSIDENT EN FAVEUR D’UNE RÉUNIFICATION

Les Chypriotes ont voté : ce dimanche 12 février a été élu, avec 51,9% des voix, Nikos Christodoulides. Le nouveau président devient le plus jeune chef d’État de Chypre, après avoir été ministre des Affaires étrangères sous l’ancien gouvernement, de 2018 à 2022. Il a remporté le scrutin face au diplomate Andreas Mavroyiannis. Le nouveau président a notamment été soutenu par les partis centristes, tandis que le second s’appuyait sur le parti communiste.

Le discours d’investiture du président Christodoulides s’est distingué par cette volonté de réunification de l’île : « Ma plus grande préoccupation est la fin de l’occupation turque et la réunification de notre patrie. Je ferai tout pour sortir de l’impasse, pour relancer le dialogue, pour créer les conditions de la résolution du problème chypriote ». Pour rappel, l’île est occupée à 40%, au nord, par la Turquie et depuis 2017, Ankara et les Chypriotes turcs ne veulent plus prendre part aux négociations.

D’autres sujets sont également brûlants, tels que la hausse des prix de l’énergie et de la nourriture, ou la corruption : l’inflation est montée à 10,9% en 2022, puis est redescendue à 7,1% en janvier ; le scandale des « passeports en or » a relancé la question de la corruption, un programme d’échange de passeports contre des investissements sur l’île a été suspendu. Un autre thème sensible est celui des migrants. L’île se trouvant proche des rives du Moyen-Orient et de la Turquie, l’afflux migratoire se ressent dans la population. Près de 6% des 915 000 personnes du sud de Chypre sont des demandeurs d’asile.

Europe Géopolitique et Économique

L’AIDE EUROPÉENNE FACE AUX SÉISMES EN TURQUIE ET SYRIE

Le séisme survenu mardi 7 février, en Turquie et en Syrie, d’une magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter, en fait le plus important enregistré dans cette région, depuis celui de 1939. À l’heure actuelle, le bilan fait état de près de 40 000 morts, la grande majorité en Turquie. Selon des experts de l’ONU, actuellement sur place, le chiffre pourrait même doubler.

Face à cette catastrophe sans précédent, la Turquie a demandé l’aide de l’Union européenne à travers le mécanisme de protection civile de l’Union. Celui-ci permet à un pays, même hors de l’Union, de demander une solidarité européenne. Une douzaine d’États membres ont répondu à l’appel. Le commissaire européen Janez Lenarčič, qui est en charge de la gestion des crises, a précisé : « dix équipes de recherche et de secours en milieu urbain ont été rapidement mobilisées en provenance de Bulgarie, de Croatie, de France, de Grèce, des Pays-Bas, de Pologne, de Roumanie et de République tchèque ». Par ailleurs, un autre mécanisme européen vient en aide à la Turquie, il s’agit du système satellitaire Copernicus. Celui-ci a permis, face à l’urgence des effondrements, de cartographier des espaces où plus aucun immeuble n’est reconnaissable.

La Syrie quant à elle, a fait appel trois jours plus tard au mécanisme de protection civile. Entre temps, l’Union européenne a seulement pu activer son aide à travers son agence humanitaire Echo et d’autres ONG en relation avec celle-ci. Leurs objectifs premiers sont la mise en place d’installations médicales, la fourniture de matériel sanitaire ou encore l’apport de la nourriture. L’activation du mécanisme permet à l’Union de débloquer une aide de 3,5 millions d’euros pour aider le travail humanitaire mais également l’assainissement des eaux car : « Il existe un risque particulièrement inquiétant de contamination de l’eau par le choléra, comme l’explique Margaret Harris, porte-parole de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le choléra était déjà présent dans la région. Et maintenant que les infrastructures comme les canalisations d’eau sont détruites, il va être difficile pour la population d’accéder à l’eau potable. Il y a donc un risque d’épidémie. »

AIDES FINANCIÈRES DE L’UE POUR L’UKRAINE : L’HEURE DES COMPTES UN AN PLUS TARD

Dès les premières heures de l’invasion russe, l’Union européenne a apporté son soutien à l’Ukraine et continue, bientôt un an plus tard, à le faire. Les aides ont pris de multiples formes : financière, humanitaire, militaire. L’ensemble de celles-ci, pour l’année 2022, mais également celles d’ores et déjà prévues pour 2023, atteignent un total de 50 milliards d’euros. Ce chiffre ne prend pas en compte les aides que les États membres ont décidé de donner directement à Kiev.

Au niveau financier, l’Union participe à l’appui budgétaire ukrainien ainsi que la garantie des prêts de la Banque Européenne d’Investissement. L’aide humanitaire comprend l’assistance aux réfugiés, le mécanisme de protection civile, à quoi s’ajoute une part du fonds de la politique de cohésion. Le soutien militaire prend forme, principalement, à travers l’envoi d’armes et de matériels, il faut également tenir compte de la formation de soldats ukrainiens.

En ce début de mois de février, l’Ukraine a reçu sa première aide de l’année, comme l’indique le président Zelensky sur son compte Twitter : « L’Ukraine a reçu les trois premiers milliards d’euros du nouveau programme macro-financier de 18 milliards d’euros ». L’Union européenne et ses États membres ont prévu des aides ponctuelles, à hauteur d’1,5 milliards d’euros tous les mois pendant cette année. Kiev s’engage à rembourser ce prêt sur 35 ans et continuera de percevoir l’argent selon plusieurs conditions, notamment son usage pour la lutte contre la corruption.

#InvestEU : LE PROGRAMME DE LA COMMISSION VON DER LEYEN

« InvestEU » est un programme de financement ayant pour objectif de faciliter les financements des entreprises dans de nouveaux projets. Il a été lancé par l’Union européenne sur une période s’étalant jusqu’en 2027 et s’inscrit dans la suite du plan Juncker, qui a vu un investissement de 500 milliards d’euros entre 2015 et 2021. InvestEU, quant à lui, prévoit un budget d’au moins 372 milliards d’euros, grâce, notamment, à des investissements publics et privés.

Ce programme suit également l’objectif de la Commission d’atteindre une neutralité carbone d’ici 2050. De cette manière, les financements devront – à hauteur de 30% – servir à la lutte contre le changement climatique ou la limitation de ses effets. L’un des principaux partenaires financiers du programme est la Banque européenne d’investissement (BEI), dont l’action s’inscrit également en faveur de la politique climatique. La moitié de ses financements devront être consacrés au climat d’ici deux ans, en France, la BEI a déjà atteint les 70%.

Lors d’une réunion fin janvier à Bercy, le plan InvestEU a été lancé en France. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire a prononcé en ouverture : « L’investissement est la clé de notre indépendance. Indépendance nationale, indépendance européenne ». Tout le long de la rencontre, l’enjeu des investissements en Europe a été rappelé, face au plan américain, tout aussi ambitieux, qui menace la compétitivité de l’Union européenne. L’une des premières entreprises françaises à bénéficier de ce programme est le Groupe Loxam, auquel la Banque européenne d’investissement a accordé un prêt de 130 millions d’euros afin de favoriser sa transition énergétique. Le président, Gérard Déprez a indiqué qu’avec : « ce prêt, nous serons en mesure de poursuivre et d’accélérer la mise en œuvre de nos engagements en matière de réduction de nos émissions de carbone ».

Green Deal

POIDS LOURDS : L’OBJECTIF 90% DE LA COMMISSION

D’ici 2040, la Commission européenne espère réduire de 90% les émissions de CO2 des poids lourds. Cette diminution est prévue en trois étapes : 45% d’ici 2030, puis 65% en 2035, pour finalement atteindre 90% en 2040, ce qui équivaut à une réduction de 5% par an. Le parc automobile des poids lourds européens devra être composé à la quasi-totalité de véhicules électriques ou fonctionnant avec de l’hydrogène.

Ce projet a été annoncé ce 14 février, par Frans Timmermans, le commissaire européen chargé à l’Action pour le climat. Les enjeux sont importants : réduire l’importation de combustibles fossiles, faire des économies d’énergie et surtout protéger la place dominante de l’Europe dans la production : «L’UE est leader sur le marché de la production de camions et de bus et la mise en place de ce cadre juridique constitue dès à présent un moyen de préserver cette position à l’avenir».

Toutefois, de nombreuses associations relèvent les difficultés et les défis énormes qui attendent l’Union afin que cet objectif soit réalisable. Notamment, l’Association des constructeur européens d’automobiles, qui souligne l’absence presque totale de bornes de recharge adaptées aux camions : « Nous saluons le maintien de la diversité technologique en ne définissant pas de mandat de retrait progressif, cependant, l’augmentation des objectifs 2030 et 2035 est très difficile ».

ÉLISABETH BORNE À BRUXELLES : SOUTIEN À LA RÉFORME DE L’ÉNERGIE

Ce jeudi 16 février, Élisabeth Borne s’est rendue à Bruxelles afin de rencontrer la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. C’est une première rencontre pour les deux femmes, Élisabeth Borne est venue appuyer la position de son pays en matière d’énergie, à la place du Président.

La France, contrairement à ce que pensent et craignent d’autres États membres, ne remet pas en question la réforme du marché de l’énergie et de l’hydrogène issu du nucléaire. Comme l’indique la Première ministre, cette réforme doit : « favoriser pleinement le système énergétique décarboné au prix le plus bas possible ». Plusieurs États sont divisés sur la manière de garder des prix bas et non volatiles. Pour l’Allemagne ou les Pays-Bas, l’option de la régulation est mise en avant. Tandis que la France, suivie d’autres pays, préfère une intervention étatique à travers des aides d’État et des soutiens publics.

Pour le cas de l’hydrogène, la France soutient la proposition de la Commission. Des divergences sont toutefois à prévoir, sur la production de cet hydrogène bas carbone. Une première solution existe avec l’hydrogène produit grâce aux énergies renouvelables. La France et neuf autres États membres souhaitent également pouvoir créer de l’hydrogène issu du nucléaire. Les négociations ne sont pas encore terminées entre la Commission et le Conseil.

Numérique

INVESTISSEMENT DANS LA TECH : LA CRÉATION D’UN NOUVEAU FONDS EUROPÉEN

Lundi 13 février a eu lieu la cérémonie de signature de l’Initiative champions technologiques européens (ICTE). Le fonds d’investissement va être doté de 3,75 milliards d’euros avec pour principal objectif de soutenir les prochains champions de la tech : « Il contribuera à combler le déficit de financement qui crée une dépendance des jeunes pousses innovantes les plus prometteuses d’Europe à l’égard des capitaux non européens ». Parmi les participants se trouvent cinq États membres de l’Union (France, Allemagne, Italie, Espagne, Belgique), ainsi que le Groupe BEI, appartenant à la Banque européenne d’investissement.

Le projet est né au cours de la Présidence française du Conseil. Bruno le Maire, ministre de l’Économie a également souligné l’enjeu de cet investissement colossal : « Cette initiative est un exemple frappant de ce que nous pouvons réaliser collectivement pour renforcer la souveraineté économique et industrielle de l’UE  ».

L’ICTE est en réalité un fonds dans un fonds, il a pour but de renforcer la capacité des autres grands fonds européens sans pour autant mettre fin aux investissements privés. Chaque pays pourra contribuer à ce fonds grâce à ses banques d’investissements nationales ou du ministère de l’Économie. Toutefois, ce chiffre varie d’un pays à l’autre, la France, l’Allemagne et l’Espagne fourniront 1 milliards d’euros, donc 80% du fonds. L’Italie fournira 150 millions d’euros et la Belgique 100 millions. Le Groupe BEI quant à lui apportera 500 millions d’euros.

INITIATIVE EUROPÉENNE D’IMAGERIE DU CANCER : LE DIGITAL AU CŒUR DU PLAN DE LUTTE CONTRE LE CANCER

En ce début d’année a été annoncée et lancée cette initiative européenne, venue renforcer le plan européen de lutte contre le cancer. Celui-ci a été conçu afin d’exploiter au maximum les données et technologies numériques, principalement l’intelligence artificielle et le calcul à haute performance. L’initiative aura pour objectif de mettre en commun les imageries médicales, afin que les cliniciens, chercheurs et innovateurs puissent y accéder facilement dans toute l’Europe. En effet, ces données, différentes pour chaque type de cancer, sont éparpillées dans de multiples dépôts et centres cliniques, ce qui complexifie leur accès. Évidemment, ce partage doit respecter un niveau d’éthique, de sécurité et de protection des données personnelles.

Le projet prévoit la création d’une infrastructure européenne fédérée pour les données relatives aux images du cancer. Les investissements permettront le développement d’une évaluation comparative des données, ainsi que des essais, dans le but de construire une base solide et complète pour les futurs diagnostics et traitements du cancer. Grâce à cette infrastructure, les données relatives à plus de 100 000 cas de cancers rares et communs seront disponibles.

À cela s’ajoute la participation du programme DIGITAL. D’une part avec le partage et la mise à disposition d’un centre d’essai et d’expérimentation d’intelligence artificielle et le projet TEF-Health. Ce projet offre la possibilité aux entreprises innovantes dans des solutions contre le cancer, via l’intelligence artificielle, de pouvoir les tester dans un environnement concret. De plus, le programme DIGITAL participera à la formation de personnels et à certains financements.

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